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Tunisie: les étudiants congolais et d'autres subsahariens victimes de la xénophobie

Tunisie

Tout a commencé par un contrôle de routine des documents administratifs. En effet,

Par La rédaction - Mercredi, 22/2/2023 - 13:34

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Tout a commencé par un contrôle de routine des documents administratifs. En effet, depuis peu, les autorités tunisiennes ont entrepris le contrôle des pièces d'identité notamment la carte de séjour, la carte estudiantine ainsi que le passeport.

Selon des sources locales, cette opération a concerné tous les africains présents en Tunisie particulièrement les ivoiriens qui pour la plupart débarquent en Tunisie sans passeport.

La tension est monté d'un cran suite au meurtre présumé d'une tunisienne avec ses deux enfants à la cité Saha, en Tunis. Les présumés auteurs de cet acte criminel seraient deux ivoiriens, un guinéen et un camerounais. Dans la foulée de cet incident malheureux, le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de chasser les africains à la peau noire. Et selon les tunisiens qui ont accepté de suivre leur président dans cette direction, la présence des africains aurait accentué la crise économique dans leur pays.

"Le président a décidé hier que tous les noirs devaient retourner au bercail parcequ'ils n'en peuvent plus", nous a confié une source sur place.

Le contrôle des papiers a carrément viré à la violence physique contre les ressortissants de l'Afrique subsaharienne. Selon des témoignages recueillis sur place, il y a même des filles qui sont violées par des tunisiens.Tunis
Sousse, Sfax, toutes ces villes où il y a des noirs,.aucune n'est épargné. Jusque là on n'a pas encore dénombré de mort mais il y a de nombreux blessés et des femmes violées.

"Ils commencent à agresser tous les noirs en cours de route. Un étudiant qui finit son cours qui rentre à la maison, en rentrant à la maison, il se fait agresser par les tunisiens en disant que nous sommes des karla(ndlr un noir sale), nous sommes des gallo gallo (ndlr un noir qui pue), nous ne pouvons pas rester en Tunisie. Ce sont des insultes qu'ils portent vis-à-vis des noirs", regrette une autre africaine qui a requis l'anonymat.

A cause de cette violence , les africains noirs sont obligés de se terrer chez eux. Pas moyen de sortir même pour aller s'acheter de quoi manger. Ceux qui n'ont pas des provisions crèvent de faim puisque même les vendeurs sont devenus xénophobes.

"Nous utilisons le peu des provisions que nous avons parceque les boutiques racistes ne veulent pas vendre aux noirs. Quand tu sors même en route pour acheter une baguette tu vas voir il y a des tunisiens, même des mamans qui sont là à crier gallo gallo (ndlr un noir qui pue), karla Karla Karla (ndlr un noir sale)", nous a confié un autre témoin.

La Tunisie accueille de nombreux congolais qui sont allés là bas pour étudier. Même ces étudiants sont maintenant en insécurité.

"Nous déplorons énormément ce genre de comportement parce que nous sommes ici pour un but qui est les études. Nous ne pouvons pas arrêter nos études pour ce genre des choses parce qu'on se dit s'il faudrait arrêter les études comme le Président Kaïs Saïed a décidé l'arrêt des cours, l'arrêt de tout subsaharien pour retourner au pays, ils seront obligés de nous remettre une partie des frais payés en tout cas parceque là nous sommes vraiment en insécurité totale. Nous parvenons plus à sortir, chacun est chez soi. Nous sommes vraiment en insécurité c'est pourquoi nous faisons appel à nos diplomates qui se trouve en Tunisie parce que nous savons que chaque pays a toujours des représentants. Venez nous sauver, vous êtes là vous faites la bonne vie, nous nous sommes là en train de souffrir", a dit une étudiante excédée.

Pour ce qui est de l'hospitalité, beaucoup d'africains ont à apprendre auprès des congolais de la Republique Démocratique du Congo dont l'hospitalité légendaire est reconnue par tous. Beaucoup de ceux qui ont choisi la RDC comme seconde patrie maltraitent les congolais dans leur propre pays mais ils ne se livrent pas à des actes de xénophobie car s'ils le faisaient les conséquences seraient incalculables. Les panafricanistes sont ici interpellés.